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expat' à Bangalore
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22 juin 2007

Sur le chemin de l'école...

...il y a des vaches, des chiens, des chèvres, des poules et des coqs, des hérons blancs, des piou-pious aux yeux cerclés de jaune, des piou-pious corbacs un peu bleus, des singes parfois et plein de travaux tout le temps.

Pour ceux qui ont suivi depuis le début ou presque, ils se souviendront de LA route. LA fameuse. Que je prends désormais 2 fois par jour, pour déposer / récupérer Tit'Puce. Elle est donc toujours en travaux, depuis au moins janvier. Et au rythme constaté, la route qui devait etre terminée pour avril (2007), le sera peut-etre pour septembre et la rentrée des TISBiens. Cette route dessert deux grandes écoles : Indus et TISB (The International School of Bangalore, TISB). Celle de Tit'Puce s'est ouverte sur la meme route, 2 km avant la première. Bref, tout ceci pour vous permettre de visualiser une route, fréquentée par le gratin de la société internationale et pas seulememt de Bangalore-Est (pression, pression...), route qui n'a le nom de route que parce qu'elle est plus large qu'un chemin de terre et davantage fréquentée, mais qui a bien plus de points communs avec le chemin du Père Jules, vous savez, celui où on gare la voiture AVANT et qu'on suit tant bien que mal en VTT avec les enfants...

Ben cette route, elle est... fascinante. Inconfortable au possible (à ce sujet, la Toyota Innova est bien plus vivable que la Toyota Qualis, qui pourtant a davantage le profil de l'emploi), mais fascinante.

On y croise des ateliers de menuisiers, de cimentiers, de briquetiers, de tailleurs de pierre, où tout se fait avec les moyens du bord, à la main, au tourne-vis, au point qu'il m'a fallu plusieurs trajets pour repérer lesdits ateliers. Des champs semés et récoltés à la main, des rizières du meme acabit, des gens qui se lavent, des enfants cul nus dans les tas de détritus, avec les corbeaux, les chèvres, les chiens de rue, des gens qui attendent à un endroit improbable un bus cahotant roulant à toute allure.

On longe des rues aux maisons vertes, violettes, roses, jaunes, couleurs cachées sous l'age et la poussière, bordées d'échoppes de "sweets", de barbier, d'étals de légumes et fruits, de carcasses de chèvres sans tetes pendouillant en compagnie des poulets du coin, et peuplées de femmes en sari au milieu des immondices toujours présents, d'enfants en uniforme.

On traverse des taudis aux abris de bric et de broc, tipis bas de baches plastiques et de feuilles de palmier tressées, le petit réchaud au bois sous une marmitte, la femme accroupie devant qui touille, les enfants qui courent après la voiture.

Ca sent la misère bien entendu, et au début je ne voyais que ça, mais passé ce stade, j'ai vu aussi de la joie de vivre, des visages beaux de leurs sourires sincères. La vie est dure, dure mais simple, et la communauté a encore du sens ici, positif quand tout le monde partage son peu ou négatif quand elle exclue "les autres". Parce que ceux des taudis, à mon avis, ne sont pas "les memes" que ceux des rues 20 m plus tot.

Un jour, j'aimerais m'arreter avec Tit'Puce et regarder ces gens travailler, discuter avec eux, leur demander de nous montrer comment ils s'y prennent. Mais les barrieres de la langue, de la culture, du niveau de vie me retiennent. Un jour, j'espère que j'oserais. J'ai encore près de 3 ans pour oser.

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M
Bonjour vous,<br /> <br /> En parlant de route, on s'est demandé avec ma moitié combien de temps on aurait mis en Inde pour faire un périple de 1500 Km en voiture ? Depuis Paris, avec un départ un vendredi soir vers 19h, on est arrivé à Andernos à 2h du mat avec 4 de nos tits-bouts (la cinquième était sur place, we en famille). Le retour depuis Biscarosse, départ 17h, on est arrivés à 23h30... On a trouvé ça long, et en même temps on s'est dis que ce qui nous attends peut-être chez vous serait bien pire et quotidien...<br /> <br /> Rien de bien neuf sur notre projet d'expat. On regarde la date de la prochaine BR de ma boite avec espoir, mais tout le monde en interne s'accorde pour dire que ben... pas sûr du tout que l'on sache définitivement à cette date là. Un message encourageant quand même de la part de mon boss actuel : ça va se faire et ça se fera avec toi. Mouais, l'est quand même pas dans le process de décision finale lui, mais bon, il s'est jamais trompé quand il m'a affirmé quelque chose depuis que je le connais... Donc wait (pas facile) and see.<br /> <br /> Pour ce qui est du contact avec les gens en bord de route, petit retour d'expérience sur un endroit qui n'est pas l'Inde mais dans l'esprit :<br /> <br /> Il y a une dizaine d'années, j'avais l'habitude de passer mes vacances d'hiver aux Antilles. Un de mes meilleurs souvenirs est lié à une rencontre de bord de route. A l'époque, je n'avais qu'un tit bout de 8 mois et avec mon ex, nous nous sommes perdus dans un bidonville aux abords de Fort de France. On n'avait qu'une twingo de loc, mais on était vraiment en tenue de touriste : avec les lunettes de soleil et tout et tout. On a fini par se garer pour demander notre chemin. Les habitants du coin ne parlaient que créole (et le premier qui me dit que ça ressemble à du Français je lui riz au lait (rit au nez... bon, je sais mais c'est lundi)...). On a eut un accueuil fabuleux des gens qui se sont tous coupés en 4 pour nous rendre service. C'était à celui qui voulait nous offrir à boire, à celle qui voulait nous montrer sa maison, etc etc. En fait, tous voulaient nous offrir qque chose qu'on s'empressait de refuser... Nous étions des touristes de la métropole bourrés aux as paumés dans un bidonville et c'est à nous qu'on voulait offrir des choses. En fait, je crois que même si la misère engendre parfois la violence, le vol, le vice, et bien dans ces endroits, il y a aussi des gens biens, bons, qui survivent dans le respect de soi et des autres. Des gens qui vous offrent ce qu'ils ont sans rien demander en retour, et qui ne vous feront pas le reproche d'être ce que vous êtes, si différents et pourtant si identiques à la fois. Mon père m'a souvent dis "quand tu es impressionné par le statut social de quelqu'un, dis toi que lorsqu'il est assis dans les toilettes, même si la cuvette est différente, il y fait la même chose que toi". On a fini par accepter les fruits que l'on nous proposait, puis avec de grand signes amicaux, on est retournés dans notre monde. Ca reste un très beau souvenir pour moi.<br /> <br /> Bises à Vous, un autre mail suit pour continuer nos histoires et demander qques infos :)
expat' à Bangalore
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