Tapissier, épisode II
Pour ceux qui ont suivi, depuis hier, c'est « réfection des chaises » (et pour ceux qui n'ont pas suivi et prennent le train en route, lire d'abord le billet précédent). Donc pour résumer, après une ou deux indianeries hier, le boulot restait à finir aujourd'hui. Et ce matin, personne.
Vers 9h30, j'envoie tout de meme mon driver aux nouvelles. Rien jusqu'à 11h, où mon driver me répond enfin que les gars arrivent... dans 30 minutes.
Surprise. C'est le patron qui débarque (le menuisier auquel j'avais eu à faire pour l'habillage de l'aquarium), signe qu'il y a eu merdouillage la veille quand meme. Je ne dis rien, je ne préfère pas, parce que non seulement le timing a pris du plomb dans l'aile, mais en plus le boulot ne me semble pas correct. Je prends le parti de leur laisser une chance de rafistoler tout ça.
Petite anecdote : hier, le tapissier et son aide ont demandé qu'un thé leur soit servi à 16h30. Aujourd'hui, aux memes heures, je propose un thé. Le patron refuse d'un sourire : on a encore du travail, c'est gentil, mais on va finir. (Le fait d'avoir du boulot, et d'avoir larvé 4h, hier, ça ne les a pas gené, les gars... mais là, avec le patron dans les pattes, c'est une autre histoire). Je précise à son honneur que le patron en question met largement la main à la pate, et ne se contente pas de superviser de loin comme d'autres champions de la productivité nulle.
Enfin, arrive 16h40, la dernière chaise est terminée. Franchement, le travail est moyen (bavures de colle, angles ni faits ni à faire, couture de travers...), j'ai du mal à ne pas leur demander de recommencer... On discute du prix, et j'annonce la couleur : il a été convenu 900 RS, les voici, mais le travail n'est pas correct. Sourire gené du patron... quoi ? Il admet lui-meme qu'il y a des erreurs, et que bon, le travail n'est pas 100% bon. Mais d'un autre coté, il est venu, et il ne me compte pas SON temps.
Merci beaucoup, moi aussi j'ai perdu du temps, et meme de l'argent (entre le double achat de tissu et la plaque de mousse en trop, on chiffre à 2000 RS quand meme les pertes sèches). On se met d'accord sur le fait que le prochain travail sera bien mieux (m'en fous royal, pour ma part, j'ai fini...). Je prends bonne note, tout en faisant remarquer que mon salon est terminé. Mais il me certifie que le prochain order sera perfect.
En Indianerie, cela signifie : le prochain client qui se recommandera de vous – pas sur qu'il soit déjà né, ce client-là –, on soignera vraiment sa commande, promis juré craché, la vie de ma mère... et tout.
Tu ne me « charges » pas ton temps supplémentaire, j'accepte ton baclage, 1 partout, balle au centre. Pas satisfaits, mais chacun a fait une concession, OK.
Et voilà mon gars qui se tire avec ma plaque de mousse pas utilisée mais payée quand meme (il y a meme plus qu'une plaque, tendance deux, soit 1000 RS).
Euh, minute l'asticot, tu m'as regardée ? Ma plaque, elle s'appelle Reste Ici.
Et on rediscute... On reprécise : non, je ne suis pas satisfaite du travail réalisé, ni des délais. Je paie quand meme, et de ton coté, tu es venu t'assurer que TES gars finissaient proprement. Tu me dis que tu ne me charges pas TA journée, mais tu embarques ma mousse ? Si je veux la garder, il faut que je paie ? Mais j'ai déjà payé la mousse ! TA journée, c'est la compensation pour le temps perdu, le boulot salopé, et la non-satisfaction que j'éprouve. MA mousse, elle a été payée, c'est la mienne, point barre.
A 1000 RS l'embarquage de mousse, tu vas aussi me refaire le boulot. Ou alors, tu me laisses la mousse, et on ne se fache plus.
Et en plus, il pleut.