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expat' à Bangalore
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10 mai 2008

Singapore, 5ème journée, bilan...

Pour notre dernière journée, un dimanche, nous avons erré dans les rayons d'Ikéa et de Carrefour où, malgré un choix moindre qu'en France, nous avons eu la sensation d'être assaillis par « trop » de choses. On a quand même fait le plein, de chocolat à dessert, d'herbes de provence, de beurre correct qui ne coûte pas les deux yeux de la tête, de saucisses bêtement knackies SANS piment, etc.
On a aussi pris une fritteuse ! Ici, en Inde, on trouve un choix insurmontable de « rice cooker » (cuit-riz), mais un « deep fryer », c'est Mission Impossible.
Un gros merci à Laurence et sa famille pour nous avoir accompagnés et guidés au long de ces journées.

On a ensuite passé l'après-midi dans les malls climatisés d'Orchard Road, sorte de Champs Elysées locaux. Titpuce est revenue avec ses premiers Légos !
Fin de la journée plus « local culture » : repas au Newton circus Foodcourt. Un Foodcourt, c'est une sorte de place où se sont regroupés plein de... magasins de bouffe, resto, traiteurs... et celui de Newton circus est consacré essentiellement aux produits de la mer.
C'est une immense cour encadrée par 80, 90 échoppes riquiquies, on mange au centre, les vendeurs viennent prendre vos commandes, et on mange à la baguette. On s'est lâché : pepper crabe et garlic lobster (crabe au poivre et langouste à l'ail), un régal, le tout pour 50 euros pour 3 personnes (Titpuce, pour ce genre de repas, mange autant qu'un adulte !!!).
Voilà voilà pour le compte-rendu « politiquement correct ». Passons aux impressions.

La première, c'est que Singapore, pour les expats en Inde, ça devrait être remboursé par la Sécu.

La seconde, c'est que les Singapouriens ne rigolent pas. Ni avec les règles (on y reviendra), ni avec l'argent (on y reviendra aussi), ni avec l'éducation.
Tout pousse à exceller : des « learning centres » (centre d'apprentissage) fleurissent partout, pour éveiller, soutenir, pousser les enfants, en lecture, en maths. La plupart des magasins de jeu / jouets mettent en avant les côté éducatif des rayonnages.
Et la pression scolaire est énorme. Le taux de suicide chez les moins de 18 ans est l'un des plus fort du monde, juste derrière le Japon, et ça commence dès 12 ans.
Tout est pensé, prétexte à apprendre. Même dans les toilettes (du zoo), il y a des affiches du type « apprends et retiens » juste en face dudit toilette, de sorte qu'on te bourre le crâne même dans ce moment plutôt intime.
On retrouve cette pression dans le travail, du moins pour les jobs à neurones.

Cependant, on ne peut pas passer son temps à se bourrer le crâne et en même temps développer et entretenir sa créativité : les Singapouriens sont, un peu comme les Japonais, de très bons copieurs, mais pas encore créateurs ou autonomes. Du coup, il y a un taux d'expatriés que je trouve hallucinant : rien que la communauté française se compose de 4 000 familles (sur 5 000 000 d'habitants), et il y a davantage d'Américains, d'Anglais, de Nordiques... ça me paraît énorme, comparé aux 8 000 000 d'habitants de Bangalore et ses 380 familles françaises.

Bref, les gens bossent beaucoup, aussi pour retarder leur retour dans la famille. Les loyers sont chers, les familles se tassent, et la promiscuité pèse. Alors le singapourien est dehors, en train de manger (toute la journée), de faire du shopping dans les malls dont la clim rend la vie supportable (il y fait vraiment chaud et humide, 365 jours / an), ou de travailler, ou dehors après le travail, mais pas chez lui.
L'argent, c'est le moteur de tout ça. Le port de commerce rapporte un fric monstre (mais on en voit les retombées), la vie y est facile (au sens où on trouve de tout) mais chère.
Tout est prétexte à faire payer le touriste (comme en Inde d'ailleurs, comme partout en fait), mais c'est bien pensé : ce qui facilite la vie du touriste (les transports) est bon marché. Dans la ville, des portails ERT jonchent vos parcours automobiles et vous ponctionnent automatiquement de l'argent sur une carte que vous devez approvisionner. Vous passez en-dessous, hop, 2 $ de moins. Plus efficace que les parcmètres.

La loi... est à respecter à la lettre. Les flics sont en civil dans la rue, et peuvent vous chopper à tout moment. Les équivalents de nos HLM, les HBE, sont racialement mixtes (Chinois, Hindus et Musulmans DOIVENT cohabiter selon un ratio) et contrôlés par un policier dans chaque montée d'escalier. Pas de grabuge, sinon, c'est la porte (ou la mise à l'amende). On ne jette rien au sol, mais tout est fait pour vous aider à ne pas en avoir besoin : des poubelles (propres et entretenues) sont de partout, si vous faites plus de 2 minutes de marche sans en voir une, c'est que vous n'êtes plus à Singapore !!! si cependant vous jetez et êtes pris, gare à l'amende.
On ne grafitite pas les murs. De jeunes ados américains s'y sont essayés. Mal leur en a pris, ils ont reçu chaucun 50 coups de canne (des vrais, pas de cinéma), et j'ai cru comprendre que l'un deux a fini paralysé. La délation est encouragée, et ce, dès l'école : un « capital civique » est constitué en dénonçant les bêtises de ses camarades. Tiens, Sarko n'y a pas encore pensé, chut, taisons-nous...

La bouffe... ils n'arrêtent pas !!! Mais c'est varié et drôlement bon. Pas de souci d'hygiène ici, on craque en confiance pour les beignets de crevettes (bread shrimps), les glaces au sésame, les crèpes de durian (un fruit vraiment bizarre), etc. L'obésité chez les enfants (et les riches) commence à créer des problèmes, de même que l'usage intensif de la clim. En décembre, il fait 15⊚ dedans, et toujours 30⊚ dehors. Les filles sont en bottes hautes et pulls à cols roulés...
Les maladies vasculaires, pulmonaires et cardiaques sont légions (dans certains immeubles, les clims datent et sont des nid à bactéries diverses  et (a)variées).

La conscience écologique fait du chemin. Disons qu'on en parle beaucoup. Après, je ne sais pas quelle est la ligne politique réelle. En tout cas, dans le zoo et le parc aux oiseaux, la notion de conservation et de protection est bien mise en avant.

Conclusion : oui, singapore est une ville agréable le temps de quelques jours (semaines, mois, même années sans doute), mais y vivre définitivement, euh... Ceci étant, le retour ici, en Inde, est ... bon, on serait bien rester encore un peu à Singap'...

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Commentaires
L
Cela doit etre une grande experience :)) Singapour la magnifique! C'est sympa de diffuser ces petites precisions fortes interessante :)) Bonne continuation à vous ++++
L
HDB signifie "Housing Development Board".<br /> <br /> On compare ces temps-ci beaucoup l'Inde à la Chine. Mon mari, qui voyage souvent en Inde pour son travail, me dit que, contrairement à ce que l'on constate en Chine, les infrastructures en Inde ne suivent absolument pas...C'est ce que tu dis aussi.<br /> <br /> Et les embouteillages semblent monstrueux...<br /> <br /> Ma seule expérience personnelle de l'Inde remonte à mon voyage de noces au Rajasthan en 2002...J'avais adoré mais je crois que j'aurais beaucoup de peine à vivre ce que tu décris au quotidien: le manque de fiabilité surtout...Je suis beaucoup trop psychorigide!!<br /> <br /> Le bon côté c'est que vous devez vivre une expérience forte en famille...<br /> <br /> Bon courage en tout cas!
V
Bonjour Laurence, et bienvenue par ici !<br /> <br /> On parlait ce midi justement de la belle vie ici, à Bangalore. C'est vrai qu'une fois qu'on a lâché (mon chauffe-eau fuit, ben tant pis, quand il explosera, on avisera ; Le gars qui devait venir ce matin n'est pas venu malgré 3 relances ? Ben tant pis, on verra ça une autre fois ! Le magasin doit ouvrir à 10h30, il est 11h et c'est toujours fermé ? Ben tant pis, on passera, ou pas, plus tard ! La commande passée il y a 5 mois n'est toujours pas livrée ? Ben tant pis, on va attendre, on n'est plus à un mois près maintenant ! La robe ou le vêtement est mal taillé ? Ben on va insister encore un peu, et si ça s'arrange tant mieux, sinon, tant pis), la vie est belle, entre rencontres (superficielles parfois), activités variées et occupation des enfants (piscine, tennis, ...)<br /> <br /> La vie est belle, mais je ne pourrais pas dire qu'elle est "vraie".<br /> <br /> On parlait aussi, avec des Indiens de Bangalore, de l'état de la ville. Sa croissance exponentielle est très chaotique, les infrastructures ne suivent absolument pas, et la volonté politique est faible pour le moment, occupée à accaparer les richesses de façon personnelle (autre façon de dire corrompus). Mais les Indiens semblent confiants, et pensent que d'ici 2/3 ans, les choses se seront arrangées.<br /> Je ne peux que croiser les doigts pour eux...<br /> <br /> <br /> Merci pour la précisions sur les HDB. Quel est le sens de ces initiales ?
L
Bonjour! Je viens de découvrir votre blog. J'y ai appris plein de choses sur la vie des expats à Bangalore, et cela m'a confirmé dans l'idée que vivre en Inde ne doit pas être facile.<br /> <br /> Maintenant j'ai 2-3 petites anecdotes à sortir quand au détour d'une conversation on me dit que Bangalore, c'est la Silicon Valley de l'Inde, que c'est tellement développé et en pleine expansion...<br /> <br /> Bravo et merci pour votre dernier post résumant la vie à Singapour.<br /> <br /> Je suis entièrement d'accord avec votre analyse...et c'est toujours intéressant de lire les impressions de quelqu'un qui vient d'ailleurs.<br /> <br /> Juste une petite chose si je puis me permettre: les HLM singapouriens s'appellent les HDB (et non pas les HBE).<br /> <br /> A bientôt sur votre blog!
expat' à Bangalore
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