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expat' à Bangalore
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17 septembre 2008

différences éducatives

Notre voisine, Indienne (et pas NRI, quoique mariée à un Allemand), est démographe, et étudie les changements sociologiques de son pays.

On discutait récemment de ces différences qu'elle constate entre les enfants Européens (en fait, Allemands et Français) et les petits Indiens. Ces derniers, selon ses dires, sont capricieux, incapables de faire des choses par eux-mêmes (traverser une route, se servir à boire, aller aux toilettes...), effrayés par l'extérieur et les étrangers, et finalement, peu adaptables.

J'y vois le résultat de deux tendances liées : l'enfant est surcouvé, et il est la prunelle des yeux (la "pomme" des yeux - apple of my eyes) de sa famille. du coup, tout lui est du, et tout le monde se met en 4 pour lui. Pas question de lui dire non, de le frustrer, de lui imposer quoique ce soit.

Ma voisine est en admiration devant Titpuce, devant sa facilité à apprendre l'Anglais, sa gentillesse, son obéissance, son autonomie et son plein de vie. Du coup, Titpuce passe souvent du temps à discuter avec elle, voire carrément à aller chez elle. Et le chat suit.
La dernière fois, Titpuce s'est montrée bien sotte, jouant avec les mains avec le chat (ce qu'on leur interdit depuis un moment, vu que Deep Sea commence à avoir de la puissance dans ses crocs plus si petits et bien pointus). Le chat, trop content de cette aubaine, ne s'est pas fait prié pour participer.
Manque de bol, bien que chez la voisine, j'ai tout vu. J'ai fait revenir Titpuce
"tu sais que tu ne dois pas encourager le chat à te mordre, un jour, il te fera vraiment mal, et on devra le fâcher parce qu'il n'aura pas pu apprendre à ne pas jouer sans les crocs. Monte dans ta chambre, et redescends quand tu seras capable de respecter ça"

La voisine est venue me voir ensuite, pour savoir pourquoi j'avais puni ma si gentille puce.
J'explique.
Elle a été bien surprise qu'on fasse respecter les règles au point de punir (quelle punition ! 15 minutes dans une chambre agréable pleine de jouets...) si elles sont enfreintes. Elle m'explique que les Indiens ne punissent pas : ils expliquent, mais si l'enfant ne veut pas obéir, tant pis, on le laisse faire.
Du coup, comme les enfants n'obéissent pas (tu m'étonnes, si rien de désagréable ne se passe, pourquoi se priver ?), on ne les sort pas de peur d'avoir des problèmes, on ne les laisse rien faire pour ne pas qu'ils se blessent.
Plus tard (après 8-9 ans), c'est un gros "chantage affectif" qui les force à travailler à l'école, et une énorme pression sociale vers l'adolescence pour les mettre au pas et les faire marcher droit.

Ça me fait penser au jardinage, nos jardiners ont tendance à poser un tuteur qui guide un rosier au tronc fragile, en taillant et renforçant doucement les branches qui viennent, plutôt que de laisser croître une plante folle au ras du sol pour tout à coup tout retailler à la hussarde et redresser de force l'ensemble.
Les deux rosiers sont sans doute beaux à la fin, mais je n'ai pas trop d'affinités avec la seconde méthode.

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Commentaires
V
C'est clair que j'ai eu un retour de vacances vraiment difficile : on a beau dire, ici, ce n'est pas si dur que ça, mais y'a tout de même de sacrées concessions à faire. Maintenant que Bangalore m'a bien remis sa claque, et que j'ai (presque) arrêté de vouloir la lui rendre, ça va mieux. <br /> Le tout est de ne plus partir aussi longtemps, pour rester "soumise" aux inévitables contingences quotidiennes... Tu vois de quoi je parle.
S
Differences educatives assez evidantes quant on a vaicu sur place...Pour les 18 mois restants courage, et profite... Il n'est jamais trop tard. biz<br /> Sofi
V
eh oui, ça y est, nous sommes à mi-peine (je plaisante - quoique...) : des 3 ans initiaux, il nous en reste entre 1 et demi à passer ici. Bon, le contrat de 3 ans est extensible à 5 ans, mais je ne crois pas qu'on acceptera. L'expat en elle même, on continuerait bien, mais plus vraiment en Inde.
W
je parcours ton blog... L'Inde ! çà me serait jamais venue à l'idée. C'est pour la vie ?
expat' à Bangalore
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