Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
expat' à Bangalore
expat' à Bangalore
Derniers commentaires
Archives
16 janvier 2009

Quand les chats ont lu Le Petit Prince

D'abord, je vous invite à plonger / replonger dans Le Petit Prince, de St-Exupéry :

C'est alors qu'apparut le renard.
  -Bonjour, dit le renard. ..
  -Bonjour, répondit poliment le petit prince, qui se retourna mais ne vit rien.
  -Je suis là, dit la voix, sous le pommier.
  -Qui es-tu ? dit le petit prince. Tu es bien joli..
  -Je suis un renard, dit le renard.
  Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste...
  -Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé
  -Ah ! pardon, Et Je petit prince.
  Mais, après réflexion, il ajouta:
  -Qu'est ce que signifie « apprivoiser » ?
  -Tu fi es pas d'ici, dit le renard, que cherches-tu!
  -Je cherche les hommes, dit le petit prince. Qu'est-ce que signifie « apprivoiser » ?
-Les hommes, dit le renard, ils ont des fusils et ils chassent. C'est bien gênant! Ils élèvent aussi des poules. C'est leur seul intérêt. Tu cherches des poules ?
  -Non, dit le petit prince. Je cherche des amis. Qu'est-ce que signifie « apprivoiser »?
  -C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie « créer des liens... »
  -Créer des liens ?
  -Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n' ai pas besoin de toi. Et tu n'a pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent   mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu   seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...
  -Je commence à comprendre, dit le petit prince. Il y a une fleur... je crois qu'elle m'a apprivoisé...
  -C'est possible, dit le renard. On voit sur la Terre toutes sortes de choses.
  -Oh! ce n'est pas sur la Terre, dit le petit prince.
Le renard parut très intrigué:
  -Sur une autre planète ?
  -Oui.
  -Il y a des chasseurs, sur cette planète-là ?
  -Non.
  -Ça, c'est intéressant! Et des poules ?
  -Non.
  -Rien n'est parfait, soupira le renard.
  Mais le renard revint à son idée:
-Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent. Toutes les poules se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. Je m'ennuie donc un peu. Mais, si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m'appellera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde! Tu vois, là-bas, les champs de blé ? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste! Mais tu as des cheveux couleur d'or. Alors ce sera merveilleux quand tu m'auras apprivoisé! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j'aimerai le bruit du vent dans le blé...
  Le renard se tut et regarda longtemps le petit prince:
  -S'il te plaît... apprivoise-moi ! dit-il.
  -Je veux bien, répondit le petit prince, mais je n'ai pas beaucoup de temps. J'ai des amis à découvrir et beaucoup de choses à connaître.
-On ne connaît que les choses que l'on apprivoise, dit le renard. Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi !
  -Que faut-il faire ? dit le petit prince.
-Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t'assoiras d'abord un peu loin de moi, comme ça, dans l'herbe. Je te regarderai du coin de l’œil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près...
  Le lendemain revint le petit prince.
-Il eût mieux valu revenir à la même heure, dit le renard. Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l'après- midi, dès trois heures je commencerai d'être heureux. Plus l'heure avancera, plus je me sentirai heureux. A quatre heures, déjà, je m'agiterai et m'inquiéterai; je découvrirai le prix du bonheur! Mais si tu viens
  n'importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure m'habiller le  
  cœur. Il faut des rites.
  -Qu'est-ce qu'un « rite » ? dit le petit prince.
-C'est aussi quelque chose de trop oublié, dit le renard. C'est ce qui fait qu'un jour est différent des autres jours, une heure, des autres heures. Il y a un rite, par exemple, chez mes chasseurs. Ils dansent le jeudi avec les
filles du village. Alors le jeudi est jour merveilleux ! Je vais me promener jusqu'à la vigne. Si les chasseurs dansaient n'importe quand, les jours se ressembleraient tous, et je n'aurais point de vacances.
  Ainsi le petit prince apprivoisa le renard. Et quand l'heure du départ fut proche:
  -Ah ! dit le renard... je pleurerai.
  -C'est ta faute, dit le petit prince, je ne te souhaitais point de mal, mais tu as voulu que je t'apprivoise...
  -Bien sûr, dit le renard.
  -Mais tu vas pleurer! dit le petit prince.
  -Bien sûr, dit le renard.
  -Alors tu n'y gagnes rien !
  -j'y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé.

Je suis persuadée que Milka, jeune chatte de son état, a lu, ou en tout cas, a entendu ce texte. Et à mon insu, elle m'a apprivoisée.
Je ne la voulais pas dans la maison, chatte filoute qui rentrait en douce pour vider la gamelle de mon chaton et partait ventre à terre dès qu'on bougeait un cheveu. Et qui fascinait mon chaton au point que le mois dernier, celui-ci passait plus de temps avec elle qu'avec moi (je suis jalouse si je veux).

J'en ai passé, des moments à taper des mains pour la faire partir, à tendre l'oreille pour deviner qui, de mon chat ou d'elle, engloutissait les croquettes (et s'il me fallait me lever et chasser l'indésirable).

Puis, j'ai baissé les bras. Ma foi. Au moins, quand elle passait, elle "ramenait" Deep Sea dans son sillage. J'ai commencé par ne plus réagir quand je l'entendais entrer.

Au point qu'elle a commencé à m'engueuler quand la gamelle était vide, ou inaccessible (passage barré par ma présence).

Elle a tellement insisté que ma foi, j'ai commencé à remplir la gamelle à sa demande. et elle a fini par venir se frotter aux jambes. Maintenant, elle passe trois fois par jour, me cause, vient se faire câliner et visite la maison...

J'en suis au stade où je m'inquiète un peu quand elle n'arrive pas le matin, ou que je ne la revois pas vers 13h...

J'ai enfin rencontré sa propriétaire légitime (Milka a eu une portée, la proprio a gardé tout le monde, dont le fils : Milka, depuis que ce fils a 4 mois, ne rentre plus dans son ancien foyer), qui fut bien contente de voir que la minette trouvait à manger et des câlins.

euh, oui mais bon, quand vous partez, en juin, vous la prenez avec vous en Allemagne, hein ? (non, parce que j'ai une chatte qui arrive dans 6 semaines, et ce sera maison fermée ensuite... alors qui va s'occuper de Milka ?)
Oui, la proprio compte bien l'emmener, c'est prévu (pétard, 5 chats à ramener... faut le vouloir !), sauf si une famille sérieuse veut l'adopter (la vie de chat est plus facile ici qu'en ville en Europe). et hop, un appel du pied...
Ah ben, nous, ça va pas être possible, on attend déjà un chat de plus...

En attendant, j'ai eu une mission : attraper la minette et la mettre dans un sac de transport, la ramener "chez elle", direction le véto, car elle avait besoin de soins. Ce qui fut rondement mené, bien que la jeune demoiselle parusse outrée de la chose.

Depuis, je ne l'ai plus revue. Et je n'y ai pas gagné la couleur des blés. Moi je dis, les chats ne devraient pas lire le Petit Prince.

PS : ce post est le 400ème du blog, ça se fête, non ?

Publicité
Commentaires
expat' à Bangalore
Publicité
Publicité