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expat' à Bangalore
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18 janvier 2009

rêve de gosse, casserole d'adulte

Depuis toute petite, j'avais une réponse claire, évidente à cette question bateau des grandes personnes : et tu veux faire quoi, plus tard ?
Docteur des animaux (parce que j'aime pas les gens).

Puis j'ai grandi, et cette évidence est restée : je serai vétérinaire.

J'ai connu quelques galères matheuses en 4ème (un certain prof de math, dont j'ai encore le nom tellement il a été incapable de nous sortir de la mouise qu'est le programme de 4ème), qui m'ont bien plombée par la suite, et je me suis vécue "nulle en maths" pour le reste de mon lycée.
Pas les moyens de payer un prof particulier.
Mais bon, bizarrement, je m'en sortais assez bien en Physique - Chimie, un peu moins bien en Bio (en Terminale C, on s'en fichait un peu, c'était "que" coeff 2 au bac...), mais c'est parce que j'ai eu en seconde la femme du prof de maths de 4ème (qui se ressemble s'assemble, malheureusement ce fut rarement aussi vrai). Et passer, à 15 ans, un trimestre complet à observer la pousse d'un carré de pelouse pour déduire que "la biomasse croît", ça lessive le cerveau.
Bref, la prépa véto était encore jouable, mais serré-serré.

Et je suis allée voir un véto de ville. Pour voir le métier "en vrai". Qui m'a parlé des coûts d'installation, du prêt à rembourser, de l'importance de la solvabilité de la famille pour obtenir ces prêts (ça déjà, je pouvais m'asseoir dessus), et du fait que financièrement, c'était la galère. Ce monsieur avait l'air en plus assez déprimé, déçu par son métier. Ouais, chouette
Peu après, je rencontrai le véto du centre équestre, qui me boula méchamment. Ouais, trop chouette.

Je crois que c'est à ce moment que j'ai rempli un dossier de demande de prépa... Lettres.

J'apprendrai plus tard que le véto du centre équestre venait ce jour là d'euthanasier un cheval, fracturé des antérieurs. Je comprendrai alors que ce boulage qui avait achevé de me décider à renoncer était en fait un "simple malentendu". Mais il était trop tard.

Fin du rêve de gosse, début de la casserole qui traîne. Je me consolais en me disant que de toute façon, j'étais trop nulle en maths.
Et je découvris plus tard encore que non, je n'étais pas nulle en maths, loin de là, j'avais juste besoin de confiance en moi. La casserole s'est mise à peser un peu plus, mais il était définitivement trop tard.

La vie a passé là-dessus, avec ses tracas, ses peines, ses joies, ses surprises, normale, quoi.

Il y a peu, de fil en aiguille, je tombe sur un blog de véto. Et vous savez quoi, ça m'a fait du bien : je n'aurais pas pu faire ce métier.
Euthanasier les animaux dont "on" ne veut plus vraiment, soigner les bobos infligés aux animaux par l'ignorance crasse du maître, recoudre des chiens de chasse qui vont retourner aussi sec se faire empaler par les sangliers, supporter le regard chargé de colère du client dont on a échoué à sauver le compagnon...

D'un coup, un noeud s'est défait, une casserole est tombée.

Voici le blog : allez-y, c'est dur, c'est juste, c'est beau. Merci Dr Fourrure

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Commentaires
A
Effectivement Virginie, son écriture est belle...tout simplement. J'ai eu du mal à me détacher de son site lorsque j'ai commencé à le lire.<br /> A partir de son site, il y a également un lien vers le site d'une interne en médecine qui, elle aussi, a un style beau, touchant et humain !
M
merci pour le site "Dr fourrure". Je ne m'étais pas rendue cpte que le travail de véto est si merdique. Quand le véto a affaire à des tordus ou la perte d'un animal.... c'est très édifiant.
V
Je pensais bien que ce site allait toucher quelques uns de mes lecteurs. L'écriture est... belle, voilà. Je pourrais me lancer dans son analyse (d'écriture), j'y ai été "formée", mais ce qui est beau justement, c'est que ce monsieur écrit sans artifice, comme ça vient. et comme c'est quelqu'un de juste, l'écriture est nette, saine, belle, tout simplement
A
...;sur le site du véto!<br /> Il est incroyable ce site : profondémment humain et émouvant !
expat' à Bangalore
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