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expat' à Bangalore
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25 janvier 2009

réflexions, à batons rompus

Discussion hier soir avec un couple d'Indiens modernes. Ils ont vécu en Suède, en Suisse, à Chypre, à Dubai, à Singapore, avant de revenir au pays.
Dans la conversation, débutée sur un (magnifique) album de photos prises par un expat, on abordait le regard des étrangers. Ce qui va marquer un "pas d'ici" n'est en général pas ce que vous, vous auriez mis en exergue.
De fil en aiguille, la conversation dévie sur le développement de l'Inde. Il y avait de la fierté, à voir ce pays sortir du lot, attirer les multi-nationales pas seulement pour la main d'œuvre mais aussi pour la matière grise.
Mais il y avait aussi de la tristesse à voir Bangalore devenue "poubelle".

Cette tristesse n'était pas pessimiste : l'état de la ville va s'arranger quand cela deviendra une réelle préoccupation des gens (quand ils seront éduqués et auront atteint un certain niveau de vie).
Et dans les campagnes indiennes, c'est relativement propre : tout est réutilisé. Le sac plastique n'est apparu que récemment, il y a encore 8 ans, les emballages se faisaient avec du papier journal.
D'ailleurs l'empreinte "carbone" des USA et de l'Europe est bien plus forte (plus lourde pour l'environnement) que celle de la Chine et de l'Inde, et on ne peut pas demander à ces pays en train de se développer de freiner leur économie pour satisfaire les inquiétudes des Occidentaux.

Comme souvent, la discussion dérive encore, et se focalise sur ce formidable atout qu'est la tolérance propre à l'hindouisme : c'est clair que c'est une religion, disons plutôt une façon de voir le monde, qui tolère les autres religions, et qui a assez peu d'épisodes violents dans sa longue, très longue histoire.

Oui, sans aucun doute.

Mais. De la tolérance à l'indifférence, il n'y a qu'un pas. Indifférence sur la route, indifférence dans la rue. La famille (MA famille) est tout. Le reste... n'est rien.
Je ne parlerai pas de la tolérance des homos, qui évolue (et qui n'est pas plus avancée, ou à peine en France), ni de la place des femmes, ni du système de castes, ni du mépris constant du riche pour le pauvre, parce que finalement, en tant que Française, vu ce qui se passe depuis plusieurs années dans mon propre pays, j'ai comme l'impression que mon clapet fait mieux de rester fermé en société.
Ici, sur mon blog, c'est chez moi. Personne ne vous impose ma présence ni mes idées, je peux en tout  conscience démuseler mon clapet.
Revenons à cette Inde.
Qui se soucie d'éduquer les masses rurales, ou ces gens attirés par l'Eldorado qui viennent grossir les rangs des survivants de rien ? Si ta famille a les moyens, tu feras des études, que tu sois doué ou pas. Que tu sois doué ou pas, si ta famille n'a pas l'argent, tu ne feras pas d'études. Les cas de gens qui s'en sont sortis par les études sont, pour ce que j'en ai entendus, des jeunes qui ont été repérés par des assos caritatives, par des "sisters" chrétiennes. Ils ne sont pas devenus ingénieurs ni docteurs, faut pas pousser non plus...

On a parlé du système français d'éducation, hier soir. On aurait pu parler du système de santé, en passant.
La vision de ce couple c'est que les familles françaises paient de toute façon l'école de leurs enfants, via les taxes, les impôts. Et c'est vrai. Mais, et c'est une différence de taille, elles paient à la hauteur de leurs moyens. Et la qualité du service proposé n'est pas (enfin, pas encore) dépendant de combien les familles ont payé en vrai.

Pour un même service, les riches paient plus cher que les pauvres, les pauvres ont une chance de pouvoir faire des études et faire avancer leur pays.

Et là, c'est un message qui ne m'a pas semblé pouvoir passer hoer soir : payer pour d'autres. Partager les chances. Vivre ensemble, SANS indifférence.

Remarquez, je ne leur en veux aucunement, je constate, je réfléchis à voix haute. Et puis, ce message ne passe plus non plus en France, alors...

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Commentaires
R
Et pourquoi donc ce message ne passerait-il pas. Plusieurs milliers d'Indiens donnent annee apres annee pour l'education des defavorisees. Vous n'avez peuit etre pas eu la chance de rencontrer ces Indiens-la, mais cela ne veut pas dire qu'ils (les Indiens) sont tous pareils! Je rajoute, certains etats tels le Madhya Pradesh et le Kerala, levient une taxe pour financer l'education.<br /> <br /> Un Indien un peu outre par l'attide de ces autres que vous aviez rencontre.
expat' à Bangalore
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