Central Silk Board
Grâce à l'OWC, j'ai pu aller visiter en bonne compagnie le "Central Silk Board" du Karnataka, office gouvernemental de développement et de recherche de la Soie.
La visite (après présentation de documents d'identité) commence par une présentation sur tableau blanc de la situation de l'industrie de la soie du Karnataka, qui comme vous vous en doutez, est de tout premier ordre (je trouve fascinant la façon dithyrambique des Indiens en général de présenter un confrère, leur travail, leurs résultats, leur pays - il y a de la fierté, de la confiance en soi, mais quelque part également, un léger manque de ... recul qui me fait regarder tout cela avec incrédulité).
J'avoue avoir eu un peu de mal à tout comprendre, car la présentation est remontée aux temps préhistoriques de la domestication (du chien), pour revenir ensuite aux différentes variétés de vers à soie et de leur alimentation spéficique, et malheureusement, mon Anglais a eu un peu de mal à cerner le contexte.
Pour les infos classiques (le papillon pond un oeuf qui donne une chenille qui mange puis qui fait un cocon, on fait bouillir le cocon puis on déroule le fil et on le traite), je connaissais d'avant, heureusement.
Pour les vraies news, retenez que la "rough silk" (soie brute ? soie sauvage ?) est obtenue simplement en n'ôtant pas la gomme qui gaine la fibre du fil, et que le travail de la soie est biiiiiiiiennnnnnn plus compliqué que celui du coton (je me demande ce qu'en pensent les cultivateurs/producteurs de coton), car tout doit être contrôlé, depuis les oeufs (attention aux maladies) jusqu'aux traitements, en passant par la bonne santé des plantes, la lumière, l'hygrométrie...
Il y a plusieurs types de vers, qui donnent différents types de cocon, de fils, et donc de soie. Je n'ai pas tout retenu, je vous laisse avec ces photos :
Heureusement, au CSB, les plus éminents spécialistes (de Bangalore - ajout personnel- ce n'est pas précisé) travaillent ardemment pour mettre tout cela au point.
Quid de la soie de Mysore, de Kanchipuram ? Ce sont les mêmes, simplement, le "design" (qui comprend motifs, tissages, teinture, et peut-être traitement du fil - beaucoup de choses finalement si on considère la suite de la phrase) diffère d'un endroit à l'autre.
Autre info intéressante : la soie est hydrophile, et a donc tendance à moisir...
La poudre de Neem est utilisée lors du traitement des fibres comme anti-bactérien et anti-fongique.
Pour reconnaître de la pure soie, il y a plusieurs tests. Celui consistant à en brûler des fils (l'odeur doit être celle qui s'émane d'un cheveu soumi au même traitement) doit particulièrement plaire aux commerçants....
Le CSB a pour vocation non pas de produire des mètres de soie (pas d'achats pour ces dames en visite), mais de mettre au point, d'améliorer toutes les étapes qui aboutissent au produit final. Une show-room expose les différents tissages mis au point (ils ont l'air de trouver super intéressant d'obtenir des textures genre "jeans", "coton rèche", "laine acrylique". Je ne doute pas du défi technique que cela représente, mais au-delà, personnellement,... que d'efforts pour pas grand chose...)
Nous avons pu visiter une partie des labos, des ateliers, mais rien de vraiment estomaquant : des grands hangars vides, quelques machines peu rutilantes, la plupart arrêtées, des labos dignes de ceux d'un lycée arriéré en manque chronique de crédits depuis 15 ans.
Ci-dessous, les cocons en train d'être "dévidés", visiblement juste pour les besoins de la visite :