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expat' à Bangalore
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11 février 2010

On se réveille !

Dites, ça vous tente, une école privée qui fait ses choux gras de votre argent et sa pub (money-money) sur le dos de vos enfants ?

Alors REVEILLEZ-VOUS !

Ces dernières années, on vous a asséné que l'Ecole Publique a échoué, que le système ne fonctionne pas, qu'il coute cher pour des résultats nuls, que les enseignants sont de grosses fainéasses (passez donc le concours et prenez une classe, on en reparle après) qui s'opposent à toute réforme.
On vous a bourré le mou avec "mais oui, bien sûr, vous avez le droit d'être libres de choisir
l'école où vous voulez mettre votre enfant", avec pour résultat de renforcer les inégalités de public d'une école à l'autre.
On a réfomé la formation des enseignants, peu à peu : il y a 20 ans (bascule en 1989), l'instituteur avait deux ans de formation en "Ecole Normale" après le concours. A partir de 1989, l'Ecole Normale est devenue IUFM, et n'offrait plus que un an de formation après le concours.
Ça a changé il y a 4 ou 5 ans, avec une formation "en alternance" : 2 semaines à l'IUFM, 2 semaines en classe. Sur un an (enfin, un peu moins) : et hop, la formation est réduite à 6 mois à peine (4, pour être honnête).
Le dernier pas (enfin, avant le prochain) : supprimer carrément la formation. C'est vrai, elle ne sert (plus) à rien, autant gagner du temps. Y'a qu'à suivre un manuel, faire "leçon - exercices - contrôle", et stop au blabla. (sauf que "leçon - exercices - contrôle", c'est bête et bien dommage, mais ça ne marche que sur une petite portion des enfants et à condition que les parents assurent une discipline de fer à la maison... est-ce la réalité de notre société ???)

Les enseignants en Inde n'ont pas de formation. Elles se contentent de suivre un bouquin, sont incapables de voir quels sont les enjeux des exercices, d'évaluer si l'enfant a compris ou pas. elles sont payées au lance-pierre, mais les parents se saignent aux quatre veines pour "offrir" cette éducation "de valeur".

C'est ce que vous voulez ???

Oui, notre système n'est pas parfait. Il n'y a pas de système parfait. Et l'Ecole ne peut pas tout si les parents ne font pas leur part du boulot. MAIS ce qui se prépare (oh, pas le mois prochain... mais ne vous y trompez pas, dans 10 ans ou moins, ce sera fait), c'est tout simplement de remplacer un système coûteux (qui profite aux pauvres) par un système (extrêmement) rentable que seuls les riches pourront maîtriser.



Communiqué commun FCPE - Crap Cahiers Pédagogiques - UNL sur la formation des enseignants (29 janvier 2010)

 

 

Des enseignants sans formation dans les classes à la rentrée 2010 : des conséquences désastreuses pour les élèves

>   À la rentrée 2010, 10 300 nouveaux enseignants vont être affectés sur des postes à plein temps, quelques semaines après avoir passé un concours de niveau bac+5 portant essentiellement sur des connaissances disciplinaires. Dans le meilleur des cas, ils n’auront eu en guise de formation professionnelle qu’'un stage de six semaines en même temps qu’'ils préparaient leur concours. Ils vont prendre en charge des élèves 26 h par semaine dans le primaire, de 4 à 18 classes, sur 2 à 4 niveaux d'’enseignement selon les disciplines dans le secondaire, ce qui représente un travail considérable de préparation et de suivi.

>   On leur demande d’'emblée d’assurer le même service, les mêmes tâches que leurs collègues expérimentés, et tout cela sans avoir appris sérieusement à préparer des séances de cours, des évaluations, à gérer un groupe d’enfants ou d’adolescents, à réagir face aux problèmes de concentration, de motivation, aux difficultés scolaires de tant d’élèves, à travailler en équipe avec leurs collègues dans les établissements et à gérer les relations parfois difficiles avec les familles ! 

> Quelques-uns s’en sortiront tant bien que mal, et leurs élèves avec eux ; beaucoup seront désemparés au bout de quelques semaines devant les réalités de ce métier si éloignées de leur formation universitaire, débordés par la charge de travail, par les exigences d’un métier très difficile, et certains découragés par cette entrée dans le métier si mal préparée. 

> Que va-t-on dire aux écoliers, aux collégiens, aux lycéens, à leurs parents ? Un peu de patience, il apprend le métier « sur le tas » ? L’année prochaine ça ira mieux ? 

> Comment peut-on croire qu’'être excellent en géométrie algébrique ou en littérature médiévale, suffit pour apprendre l’'addition et la lecture à des CP, la rédaction à des collégiens, la maitrise des outils de communication numérique à des lycéens ? Imagine-t-on d’'envoyer des chirurgiens dans les blocs opératoires après deux épreuves écrites d'’anatomie, un oral craie à la main sur la manipulation du scalpel, et trois semaines de stage d’'observation ? En leur conseillant simplement d'’appeler le collègue d’'à côté en cas de problème ? 

> Jusqu’'à cette année, les nouveaux enseignants avaient une année de formation, sur le principe de l’'alternance : ainsi dans le secondaire, entre 6 à 8 heures de cours par semaine, accompagnées par un enseignant expérimenté, et des temps de formation en IUFM. Tout le monde s’'accordait pour reconnaitre cette entrée dans le métier comme imparfaite, insuffisante, à repenser, à étaler davantage dans le temps. La voilà supprimée d’un trait de plume. 

> Il n’'y a pas beaucoup de certitudes en pédagogie. Mais on peut affirmer sans risque qu'’il n’y a pas de bonne École sans de bons enseignants, et qu’'on ne transforme pas un brillant étudiant en bon professeur par le miracle d’'un avis administratif de titularisation, le temps d'’un été. Il est vain de vouloir réformer le Lycée, développer l’'accompagnement des élèves, promouvoir l’'École numérique, faire acquérir à tous un « socle commun de connaissances et de compétences » si on ne se donne pas les moyens de qualifier les enseignants pour ces missions ! 

> Depuis des années, divers rapports et recommandations, pourtant demandés par le ministère de l’'Éducation nationale, se prononcent en faveur d’une formation professionnelle plus longue, plus développée, d’'une alternance mieux pensée. Depuis des mois, les organisations professionnelles et les instances des IUFM alertent le gouvernement sur les dangers de ses projets. Aujourd’'hui, ce sont les pires choix qui ont été retenus par le ministre, et ce sont les pires modalités qui sont mises en oeuvre par certains recteurs. C'’est la pure logique budgétaire qui l’'emporte, avec un mépris extraordinaire pour les élèves, leurs enseignants, les familles. En effet, cette réforme n'’atteindra qu’'un seul objectif en 2010 : la suppression de 18 000 postes dans l’'Éducation nationale ! 

> Faire réussir tous les élèves, éduquer de jeunes enfants, les préparer à un monde si complexe, autant de défis majeurs qu’'on ne peut laisser au dévouement, à l’'improvisation ou au bricolage. Enseigner est un métier qui s’'apprend ! L’'envoi dans les classes de jeunes sortis de l’' université sans aucune formation professionnelle, c’est-à-dire pédagogique, est une décision scandaleuse. Nous demandons instamment au ministre et aux recteurs de renoncer à de tels projets et de remettre en chantier la question de la formation des enseignants. 

> Philippe Watrelot, CRAP-Cahiers pédagogiques
> Jean-Jacques Hazan, FCPE
> Antoine Evennou, UNL   Paris, le 29 janvier 2010

pétition et plus d'informations : http://www.100000voixpourlaformation.org/

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Commentaires
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...Tu signes, il signe, nous signons, vous signez, elles signent... Bref, on signe TOUS!!
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