Je ne suis pas Parisienne, ça me gêne
ça me gêne, ...
Je pense souvent à cette chanson. enfant, le rythme m'en amusait. Puis adulte, la rengaine est restée, sans s'attacher aux paroles.
L'an passé, des amis m'ont dit, comme un truc plutôt positif : t'es provinciale, ça fait du bien.
Sur le coup, je ne l'ai pas forcément compris. Je me suis dit, "sans doute un problème de traduction".
Ce matin, en traînant par curiosité dans un mall hyper hype dont j'entends beaucoup parlé, je fredonnais en toute conscience la chanson de Marie Paule Belle. Je la comprends d'un autre regard désormais.
Entre les boutiques Vuitton, JP Gautier, Stella Mc Cartney, Bang & Olufsen, Estée Lauder et Mont Blanc (j'en passe), avec mon jean usé et mon TS décoloré, mon regard blasé devant le prix de la futilité.
Ben non, c'est bien ce que voulait signifier cette amie, je comprends maintenant tout le décalage entre ma façon de vivre et de voir les choses, et celles d'amies plus parisiennes, toutes émoustillées devant un nouveau centre commerciale, de nouvelles marques, de nouveaux objets déco absolument indispensables. Je comprends qu'elles puissent passer des heures, souvent, dans ce genre d'endroit. Je comprends aussi que personnellement, ce n'est pas du tout ce qui me plait, Je pars faire du shopping avec une idée en tête, pas juste pour passer le temps. Regarder ne m'intéresse pas, si je n'ai pas besoin de l'objet.
Je m'éclate davantage à "faire", à chercher comment améliorer la texture de mon pain, de mes yaourts... qu'à faire collection de jolis objets que je ne saurais même pas mettre en valeur.
Je ne suis pas Parisienne, et quelque part, ici, c'est un peu gênant au niveau intégration. Les Provinciales sont parties, nous ne sommes plus bien nombreuses de cette tendance simpliste, et finalement, y'a comme un gout de solitude par moment.