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expat' à Bangalore
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24 janvier 2008

Impressions

Je ne sais qui de Dioh ou d'Antoine évoquait l'Inde comme un pays riche avec des pauvres.

L'Inde, je ne sais pas, mais Bangalore... et là, y'a eu un déclic.

En fait, mon problème vient de ce que je considérais Bangalore comme une ville riche avec des pauvres. Et que je vis intérieurement le contraire : une ville pauvre avec des riches.

Quand une nana te tend une viande réempaquetée en te soutenant qu'elle est plus fraîche parce qu'elle vient de changer la date ; quand le boucher insiste pour te refiler sa viande congelée en te disant qu'elle est fraîche et qu'il n'y a pas moyen de lui faire comprendre que non, tu ne veux pas que TA viande, elle soit congelée, jamais, (visiblement t'es trop conne, t'as qu'à la laisser décongeler pis elle ne sera plus congelée - comme ça, tu découpes ta pièce d'1,5 kg de boeuf en tranches, pis tu les recongèles, y'a pas de quoi en faire une histoire) ; quand tu continues à surveiller que ta maid se lave bien les mains avant de toucher aux aliments...

Quand les copines intervenant dans les écoles racontent le lavage des mains qui ne se fait, en gros, que quand elles insistent et rapportent le savon, que personne ne va investir dans du savon (c'est pas cher pourtant, même pour ici), et qu'en l'absence des copines, les mains (et le reste...), elles ne voient pas de savon...

Quand devant ta porte passe un égoût (un rui noirâtre malodorant et rempli de larves de toutes sortes), qu'il n'est nettoyé qu'une fois par mois, mais que jamais il ne viendrait à l'esprit toi aussi de l'entretenir (vider ton eau sale au moins pour lessiver et diluer la m###), quand tu vires les poubelles non pas devant chez toi, mais juste derrière, sans jamais te poser de question sur le fait que peut-etre les sacs plastiques, vaut mieux ne pas les prendre et les laisser au magasin,

Quand à 12 ans, une fille sait à peine écrire son prénom (un garçon le saura vers 9 ans), quand bref.

Qu'une cité "riche" en soit encore à ce niveau me confirme que le concept de "richesse" ne se réduit pas au seul PIB. Et que je peux, dans ma petite tête, ranger sans état d'âme Bangalore dans la case des "en voie de développement - tendance pas en avance".

Et cela aide finalement à accepter certaines choses. C'est plus facile de ne pas s'énerver après la maid qui ne revient pas alors que pour une fois, t'aurais VRAIMENT besoin urgemment qu'elle soit là. C'est juste que : "tu accompagnes Titpuce au club, tu la laisses là-bas, et toi, tu reviens tout de suite", c'est trop compliqué. (Surtout que Titpuce avait bien pigé que, elle, elle restait avec les copains, donc quand à peine arrivées la maid a voulu la faire rentrer, euh, y'a eu rébellion - sans parler que la maid a quand même du se poser des questions sur mon état mental : partir, arriver et revenir aussitôt ?).


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Commentaires
V
Oui, les Indiens font preuve de beaucoup de volonté. Celle de gagner plus, oui, on est d'accord. D'ailleurs, ils la mesurent en lakhs (1 lakh = 100 000 RS0, leur volonté de progrès. Pas en taux d'alphabétisation, ni de scolarisation). <br /> <br /> Pour ce qui est de développer la ville / le pays (enfin, les habitants, pas juste le matériel pour attirer les multinationales qui vont permettrent l'enrichissement de certains), je reste sceptique, scepticisme que partagent d'ailleurs certains indiens de ma connaissance. Le développement va tro vite. L'Inde s'est peut-être ouverte trop vite, ou trop brusquement, au capitalisme, alors que les esprits n'étaient sans doute pas prêt à recevoir de plein fouet certaines "valeurs", et que la population de base (dans tous les sens du terme) n'était ni assez formée, ni protégée, ni armée pour s'en sortir. Je dis ça, je ne dis rien. Je n'ai pas assez lu sur le sujet. <br /> <br /> Quant à devenir veg', j'ai du mal avec les lentilles et autres légumineuses. Mais on mange beaucoup moins de viande. Une fois, ou deux, dans la semaine...
A
D'accord avec Djoh, il faut devenir végétarien, même si un bon steak au Only Place n'est pas désagréable de temps à autres. <br /> Je rajouterai bien que plus que le concept de richesse/ pauvreté, c'est plus la notion de développement qui me touche. C'est vrai que la pauvreté est omniprésente, c'est vrai aussi que la richesse est visible, moins, mais à outrance (voir le Leela palace). Mais le dénominateur commun à tout ca est je crois le développement, la volonté de faire mieux, de s'en sortir, de conquête. Et ça prend du temps. Mais moins qu'on pense, j'en suis sûr...<br /> <br /> Et ton néon, ça marche finalement ? :-)
D
Oui, c'était moi qui avait utilisé cette expression.<br /> <br /> Mais comme tout le reste en Inde, ça a beau être vrai et vérifié, et bien le contraire est tout aussi vrai et vérifiable.<br /> Tu as raison, l'Inde est aussi un pays de pauvres avec des riches.<br /> <br /> PS: et pourquoi ne pas devenir végétarien ?
expat' à Bangalore
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