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expat' à Bangalore
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21 novembre 2009

habiter en compound, ou en logement indépendant ?

C'est une des questions qui revient fréquemment dans les contacts avec les éventuels futurs expats que j'ai eu.

Une des appréhensions avant de quitter son travail, son environnement, ses amis et de venir vivre en Inde, dans un "compound" (un zoo à expats), outre de reconstruire complètement ses journées, c'est de devoir sacrifier aux mondanités ampoulées qu'on imagine.
En fait, ça existe certainement, mais rien n'oblige à y mettre les pieds, et, selon sa sensibilité, on peut ressentir comme "mondanités" des rencontres qui se veulent justes cordiales selon d'autres personnes. Souvent, les coffee-mornings organisées par nos pairs anglophones paraissent "prout-prout" au premier abord. C'est souvent que, ouverts à tous, personne ne s'y connait vraiment, et que la barrière de langue n'aide pas, ni à comprendre exactement, ni à dire tout ce qu'on souhaiterait. (Et y'a rien à faire, les Anglophones parlent toujours trop vite... - mais les Anglophones qui ont des bases en français nous revoient le compliment ! Nous parlons aussi trop vite !)

Ce genre de rencontre a lieu... souvent dans la résidence où j'habite. Si quelqu'un voulait participer à tous les coffee-mornings, cette personne y consacrerait bien 2 ou 3 matinées sur les 5 de la semaine. Mais rien n'est obligatoire, et ne pas y aller n'est pas mal vu. On rencontre juste moins de personnes, c'est tout.

Une autre appréhension, qui n'apparaît pas dans les contacts de préparation à l'expat, mais vient ensuite, une fois sur place, c'est l'angoisse de toujours voir les mêmes personnes, et de retrouver, malgré soi parfois, embringuée dans des aventures pour lesquelles on n'est finalement pas encore prête, ou qu'on n'apprécie tout simplement pas. Il n'est guère difficile d'expliquer que pour le moment, on préfère faire les choses à son rythme : les "anciennes" ont vécu cela, et je pense que je ne suis pas la seule à comprendre les "nouvelles".

On peut penser qu'il est difficile d'éviter les personnes qu'on désire pas rencontrer. Si le complexe est suffisamment vaste, cela ne me semble pas devoir poser de problèmes. Tout est une question de bon sens et de tact.

Et puis, les portes du compound ne sont pas closes, et Bangalore se développant, il n'est pas si difficile, si on a du temps, de se trouver des activités différentes : un "stage" de réflexion sur l'éducation ou la relation parents-enfant, une formation dans l'animation sur ordinateur, des sessions intensives de yoga, de danse bollywood, de théâtre et que sais-je encore !

Je me suis souvent dit que la vie en "zoo à expats", c'est comme la vie dans un petit village : y'a quand même un minimum de conventions à respecter, même si on n'apprécie pas spécialement tout le monde.
Comme dans un petit village, il y a des gens extras avec qui on accroche bien, des gens sympas qu'on apprécie de rencontrer de temps à autre sans pour autant penser à eux tous les jours, et des gens "sans plus" qu'on ne cherche pas spécialement à fréquenter, mais qu'on croise à l'occasion.
Et comme dans un petit village, il y a des choses à ne pas faire, si on veut conserver une entente cordiale autour de soi.

En général, enfin, de mon expérience, ce n'est guère compliqué. Chacun/e a ses qualités, ses défauts, ses sensibilités, mais avec un minimum de considération, un rien d'efforts de temps à autre, ça passe, et il n'y a guère de quoi en tirer une base de scénar pour Desesperate Housewives.

C'est certain qu'en maison indépendante, ou en appartement, c'est différent. On est davantage livrée à soi-même, et on a plus de choses à gérer (personnel de sécurité, réparations diverses, par exemple). La vie n'est pas la même pour les enfants non plus - du moins, avant de crouler sous les devoirs... (j'exagère, tous ne croulent pas sous les devoirs)

Si vous venez vous installer, essayez de savoir quel type de personne vous êtes : les conventions sociales vous barbent, vous souhaitez beaucoup d'autonomie et n'appréciez pas de voir souvent les mêmes têtes pas spécialement sympathiques ? Le compound, s'il est trop petit, pourrait vous donner la sensation de tourner en rond, et la maison indépendante vous offrir plus de liberté sociale.
Si au contraire vous aimez rencontrer des gens, plus ou moins régulièrement, que vous appréciez de pouvoir demander un service ou juste discuter le bout de gras avec une amie sans avoir à traverser la ville, le "zoo à expat" n'est pas si pesant que cela.

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