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expat' à Bangalore
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26 février 2007

J-3 mois, le voyage de repérage : lundi

bangalore_moderneAprès un copieux petit déjeûner à l'occidental (nous n'avons pas prévu de visiter la tourista...), nous rejoignons notre chauffeur. Cet après-midi, quartier libre : nous en profitons pour consciencieusement commencer notre repérage : que peut-on trouver facilement à B'lore, que faut-il au contraire mettre absolument dans les 3 m cubes de frêt aérien qui nous sont alloués ?

Le ventre plein, armé de notre liste d'adresses et du plan associé, nous nopus sentons fin parés pour la cosommation adventure... Il fait beau, terriblement beau, nous sommes en T-shirt, et ne ratons pas une miette de ce que nous voyons.

rue_de_Bangalore

bangalore_moderneUne artère de la cité. Tout à droite, un rickshaw, taxi à trois roues.

De l'autre côté de la même artère, un magasin moderne

Première visite, (parce que la plus proche de l'hôtel), un furniture shop, Wood'N Wickers. Non pas que nous comptions emporter des meubles depuis la France, notez. Il s'agit plutôt d'estimer en gros ce que nous coûtera de meubler une maison, et de voir aussi ce qu'on peut trouver. On tourne un peu et constatons que l'idée selon laquelle un Indien ne dira jamais qu'il ne sait pas est aisément vérifiable, puisque nous en faisons l'expérience en repassant 3 fois dans la même rue avant d'aller faire demi-tour quelques pâtés de maisons plus loin. La dame est absolument charmante, sérieuse et serviable, charitable pour notre anglais. Et oh miracle, je comprends ! Je réalise alors que les Indiens ont un anglais avec une prononciation très francisée (un [a] est un [a], un [r] , un [r], pas étonnant que Lui s'en tire très bien... moi, avec ma patate chaude made in Khââââgne, je dois leur faire l'effet d'un opni - objet parlant non identifié - Madame de Wood'N Wickers, à ce moment-là, je t'aime). Nous prenons avec une certaine reconnaissance sa business card, réconfortés par ce contact aimable.

Nous enchaînons les tours dans les environs pour trouver ensuite un Viveks, magasin d'électro-ménager (alors qu'on était passé devant 3 fois, puisque dans la fameuse rue du demi-tour, mais non, le chauffeur certifiait que ce n'était pas ça - eh oui, maintenant que j'ai pigé le pourquoi de mon état d'opni, j'ai remisé mon accent oxfordien pour un parler à la Maurice Chevalier, et c'est beaucoup plus efficace !). Bon, nous n'aurons pas de peine à acheter machine à laver, four, micro-onde, mais pour la galetière à crêpe, la machine à pain, il vaut mieux prévoir de la place dans la caisse de frêt aérien. On trouve du Seb, du Téfal, du Philips, du Whirlpool...

Ensuite, direction le quartier musulman pour trouver un pet shop : je suis aquariophile, et souhaite voir si mon hobby peut trouver un exutoire à Bangalore. Pas de veine, nous explique le chauffeur, le quartier musulman est fermé pour cause de grève (Saddam a été pendu une semaine auparavant, et le quartier est en, colère). Nous lui demandons  si cela est dangereux ; non, non, c'est juste que tout est fermé. Ah. Ben on y va quand même, comme ça, on verra où est le magasin, et on le trouvera plus facilement quand on y retournera. Le chauffeur n'est pas du tout emballé. En fait, c'est surtout qu'il ne sait pas où c'est, contrairement à ce qu'il affirme, et qu'il s'est déjà rendu ridicule une fois ou deux déjà, une troisième fois passerait pour de l'incompétence, ou alors il faudrait avouer qu'il ne sait pas lire un plan, ou... ? Peu charitable, Lui insiste dur, et au bout d'une heure, nous arrivons devant la porte close. Par les ouvertures du rideau de fer, je vois des aquariums, du matériel... de quoi donner espoir. Satisfaits (le chauffeur a fini de se convaincre que nous sommes déficients), nous poussons alors jusqu'au Garuda Mall, grand centre commercial, avec ciné, fastfood, super shop genre Galeries Lafayettes, et boutiques Swatch, Samsonite, ainsi que quelques tréteaux avec artisanat local (ce qu'on trouve chez nous aussi, je suis une pointe déçue que ce ne soit pas mieux ici), le tout sur ? 4 ou 5 étages... J'en profite pour acheter deux tuniques très colorées, cadeaux pour la famille.

Nous prenons enfin le chemin du retour : une douche nous fera du bien avant d'aller dîner chez des collègues de Lui. Et nous faisons alors connaissance avec les traffic jams : les embouteillages. C'est alors que nous comprenons pourquoi le chauffeur a insisté pour qu'on prenne le départ avant 17h pour être à 19h à l'hôtel et à 21h chez nos hôtes. La conduite devient un chouille différente, plus nerveuse, et plus bavarde. qu'est-ce que ça klaxonne, boudiou... Impressionnant. Les queues de poissons et autres joyeusetés sont sport national, mais dans la courtoisie. Nous commençons à entrevoir qu'il doit bien y avoir des règles, mais elles nous restent inaccessibles. Entre temps, vers 18h30, la nuit tombe, à une vitesse qui m'a impressionnée. En 20 minutes, on passe du jour à la nuit, les lumières s'allument. Les rues sont bondées, les autobus aussi, ça klaxxonne à tout-va.

2 heures plus tard, nous voici à l'hôtel. Douche éclair, et re-plongeon dans les embouteillages. Pour nous rendre chez nos hôtes, à Palm Meadows, zoo résidences pavillonaires à l'américaine pour expatriés personnes aisées. Nous tentons de franchir un pont dont la construction semble être mythique puisque des expatriés rentrés l'ont toujours connu en construction, et que visiblement, il n'est pas prêt d'être terminé. Enfin, il est  empruntable, à 2 km/h, certes, mais empruntable.

2 heures plus tard, nous entrons dans un monde à part, propre, calme, et admirons le luxe du quartier résidentiel. La pensée de l'indécence du site me vient à l'esprit. Nous sommes chaleureusement accueilli par la famille, et passons une excellente soirée. Nous avons pensé à rapporter des chocolats et des livres en français pour le petit garçon des lieux, et nous discutons assez tard des conditions de vie : le côté doré de la résidence, son club house avec activités diverses et variées, ses piscines, les week-end de tourisme dans le coin, les côtés moins avenants avec les relations aux maids (employées de maison) et aux chauffeurs, relations entachées par le rapport d'argent et une tendance marquée chez certains employé(e)s de maison à chercher toujours à avoir davantage, quitte à tout perdre. Les conseils paraissent dignes d'un dictateur (ne pas prêter d'argent - le donner, oui, mais pas trop souvent, mais le prêter est un coup à se pourrir la vie, demander toujours une facture quand on confie une commission, ne pas laisser passer le premier signe de négligence, tout prendre en compte dans le salaire : l'argent du déplacement domicile / travail, celui des repas,... que sais-je encore...) mais nuancés par les nombreuses anecdotes qui les justifient, et le fait que celle qui les donne a pensé la même chose que moi en l'écoutant (ouah, la vache, c'est limite facho) quand on le lui a raconté précédemment (je ne sais pas si vous suivez ?). A méditer, à voir ensuite... Ne dit-on pas qu'un homme averti en vaut deux ?

Il est tard quand nous quittons la maison. Le chauffeur est resté tout ce temps dans la voiture, mais c'est en souriant qu'il nous accueille. Il a eu l'entreprise de Lui, et le programme de demain : visite des écoles pour Pupuce.

Le retour est plus rapide, les embouteillages se sont dilués dans la nuit.

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