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expat' à Bangalore
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18 novembre 2009

ah ben non, finalement, faut que ça sorte !

Eh, l'école en a encore une bonne : alors déjà, la proposition de me rencontrer est en suspens... ce qui laisse présager ce que je soupçonnais, à savoir que cette école n'a aucune réelle volonté de discuter et encore moins de se remettre en question.

Bon, venons-en au fait : les devoirs d'hier soir (pour aujourd'hui, hein - pensez bien que si je pouvais vraiment organiser, je le ferais !)

Anglais : 10 questions de lectures dans un manuel sur 3 pages de documents dans un autre manuel (ouais, z'aiment bien multiplier le matos, ça fait trop riche !). J'ai laissé tombé la sacro-sainte règle : "on répond toujours par une phrase" (vestige d'une prof de 4ème), pour laisser Mam'zelle se contenter de mettre les 3 ou 4 mots attendus.

Maths, c'est là qu'on se marre : vous vous rappelez sans doute que la semaine dernière, Mam'zelle a appris les tables de 3 et de 4 de multiplication.
Voici le type de problème qu'elle a eu à résoudre sur la seconde page de ses devoirs (elle s'était déjà coltiné quelques exos avant) : un meugnon extra-terrestre a acheté 4 sucettes vertes et 4  sucettes marron. (on a un encart nous montrant le prix des sucettes : roses = 5 p, vertes = 6 p, rouges = 7 p, marron = 8p et jaune = 9 p). Combien a-t-il payé ?
Facile, sauf que la maîtresse a dit qu'il fallait tout faire avec des multiplications (réponse attendue du genre : 4 x (6+8), ça s'appelle de la factorisation, et c'est du niveau collège). Je me bagarre avec Mam'zelle pour lui dire qu'elle va le traiter plus facilement, son problème (genre 4x6 + 4x8). Jusque là, ça va. (il y a 4 exos de ce type).
Ensuite, cet alien a payé 46 p et a acheté 4 sucettes jaunes et des sucettes vertes. Trouve le nombre de sucettes vertes achetées.
Réponse attendue : prix total - prix des 4 sucettes jaunes, le tout divisé par le prix des sucettes vertes. Déjà, là, on commençait à galérer un chouille au niveau raisonnement, et à jongler avec les +, les -, les x, jonglage qui se perd en prime avec des tables de multiplication à peine connues.
Et il y avait 2 exos seulement (= pas de quoi fixer le raisonnement).

Ensuite, ce ##$#@ d'alien paie 1 $ et a acheté 10 sucettes d'une couleur, et 5 d'une autre couleur. Quelles couleurs de sucettes a-t-il achetées ?

Eh ben mes cocos, soit les enfants indiens sont extra-intelligents à 7 ans et résolvent déjà des équations à deux inconnues à partir d'une donné et un échantillon de possibilité (x et y à choisir parmis 5, 6, 7, 8, 9), soit les parents font tout le boulot, soit ma fille est bête. (Y'a bien la solution de tâtonner (la seule à ce niveau d'âge - et à condition d'être super à l'aise dans les tables et le raisonnement), mais je suis désolée, ces phases de recherche sont à faire à l'école et doivent être structurées en méthode, pour devenir un outil)

Bon, en même temps, pour tester le niveau des ingénieurs (on parle de jeunes gens issus d'écoles indiennes "élitistes") de là où il bosse, mon mari s'est contenté d'exos (liés à des notions normalement utilisées régulièrement dans le boulot quotidien de ces personnes) tirés d'un bouquin de maths de Terminale (de chez nous), et ne s'attend pas à des étincelles. L'an passé, ce test avait révélé un niveau moyen de 1ere Scientifique.

D'où vient que le programme "galope" comme un cheval fou dans les jeunes années, pour s'échouer telle une baleine en perdition une fois le diplôme obtenu ?

A part une profonde méconnaissance de la didactique - pour simplifier, y'a deux "gros mots" : pédagogie et didactique : la pédagogie, c'est plutôt "comment faire passer la pilule" quand la didactique, c'est plutôt "qu'est-ce que je mets dans la pilule, et quand ?" -, je n'ai plus le recul pour trouver d'autres explications.

Sauf que pour des gens censés élaborés des programmes, méconnaître la didactique, c'est de la faute professionnelle lourde (toute ressemblance avec ce qui se passe en France est purement fortuite et ne saurait engager ma responsabilité et mon devoir de réserve - auquel je ne semble plus être tenue, puisque les impôts ne me considèrent plus comme fonctionnaire. En passant, franchement, on vous prépare, en France, à franchir le cap de la "dénationalisation" de l'école, le privé va se faire des couilles en or massif d'ici quelques années !)

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Commentaires
V
Je suis, sur ce plan, assez contente que le retour soit en vue. Ce sera dur pour Mam'zelle, de quitter ses copains, la résidence où elle avait une grande autonomie, le climat qui nous donne des journées de soleil constantes de 6 à 18h.<br /> <br /> On rentrera à la fin de l'hiver, on profitera bien du printemps, des fraises, des framboises, puis de l'été et de cet automne qui me manque... mais l'hiver prochain, les journées froides qui finissent à 16h30, ça va sans doute nous déprimer tous !!!
M
Tous comme les chefs étoilés sont soumis à une pression constante pour conserver leurs étoiles, cette école A 1ère vue, pratique la politique de la performance pour garder son "statut" de meilleure école, car qui dit meilleure école dit meilleurs résultats meilleure pub pour avoir le meilleur rendement financier. De ce fait les professeurs qui deviennent des employés de l'école ont un objectif à réaliser confondent apprentissage et abattage. <br /> Tous mes enfants sont allés à l'école dite publique avec des hauts et des bas mais ils ont tous commencé par acquérir LES BASES, parce que dans ces écoles souvent décriées, il n'y a pas d'enjeu financier, de pression mercantile. que ce soit à Lyon, Bourgoin Jallieu, Nice ou Vichy, j'ai cotoyé de bons ou de mauvais profs mais très souvent des personnes passionnées par leur travail qui veulent transmettre leur savoir aux élèves qu'ils croisent Et ce sont ces personnes, patientes et compréhensives qui donnent envie d'étudier. Ma fille, en fac de lettres a gardé 2 profs comme amis, une du collège de Nice et un du Lycée de Vichy.<br /> Mon dernier qui est en 3eme aurait pété les plombs s'il avait été dans ce genre d'école.<br /> Depuis que nous avons quitté Nice il y a 5 ans il communique par e mail avec son instit de CM1.<br /> Perso je pense que les aliens n'achètent pas que des sucettes, ils ont aussi acheté cet établissement indien. Il y manque un coeur. Heureusement pour ta fille que votre retour est proche.
A
quel courage, petite Mam'Zelle ! Et toi aussi d'ailleurs pour l'accompagner dans les méandres des choses que l'on a pas encore à savoir à cet âge... en te lisant, je me rappelle avec joie les approches ludiques pendant quelques temps, avant d'attaquer les *vrais* calculs. Le cerveau était plus ou moins préparé, et ça allait presque tout seul.
C
Ca fait un moment que je lis vos "aventures" des devoirs, et autres commentaires sur l'école... Franchement ça me fait peur. Et du coup, je me dis que nous avons de la chance. Je rale parfois quand Arnaud cumule pleins de trucs à faire pour le lendemain et je me demande si les profs y pensent de temps en temps mais rien à voir avec votre galère. Et puis il est en 6ème. Allez hauts les coeurs !
expat' à Bangalore
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