Ne pas y penser déjà
(Plein d'infos pratiques dans les commentaires)
On est en train d'attendre. D'attendre de savoir si Lui aura ou pas un poste, à Grenoble ou pas. En attendant, on ne peut quasiment rien faire.
On ne sait pas non plus quelles sont nos conditions de retour : aura-t-on droit à un container bateau, comme tout le monde, ou, une fois de plus, nous ferons-nous avoir ? Parait qu'il y a une "charte". Elle a eu l'air de bien changer, d'un expat à l'autre au cours des 2 dernières années, mais il parait aussi que ce coup-ci, c'est fini les extras, tout le monde à la même enseigne.
Mais donc, pour le moment, on ne sait pas quel volume nous est alloué. Ni combien ça coûte de rajouter un peu. Ce qui rend difficile la répartition des affaires à prendre / à vendre.
On a du racheter pas mal de meubles, la maison étant louée meublée, mais meublée à l'indienne : table et chaises dans un état effrayant, canapé confortable mais dégueulasse, pas d'armoires ni d'étagère sauf un dressing qui ne suffit pas à stocker le linge de 3 personnes + le linge de maison. On a remeublé. Pas tout, mais tout de même.
Tout ceci ne nous suivra pas, nous avons déjà nos anciens meubles en France, en garde meuble. En même temps, il y a quand même des meubles coup-de-coeur, et je me dis que l'aventure finie, ce sera un bon souvenir que d'avoir ces meubles au quotidien comme trace des 3 ans à Bangalore.
Alors je liste, je reliste, je mets des "priorités", que je change le lendemain. Je réfléchis à comment étiqueter les meubles pour m'y retrouver le moment venu. De temps en temps, j'ouvre un placard, et me demande : de tout ce qu'il y a là, qu'est-ce qui nous suivra ?
J'achète aussi, des verres, des tasses, une horloge... pour "en France".
On ne sait pas encore où nous habiterons. Nous avons un appartement, mais il est loué, et trop petit maintenant pour accueillir ne serait-ce qu'un tabouret en plus de ce qui est en garde-meuble. On comptait acheter, si possible, avant d'arriver. On va finalement louer, et rester dans les cartons en attendant de trouver un logement à acheter.
Voilà : 4 mois avant le départ, j'ai déjà l'esprit aux cartons, et je sais que j'en ai pour une petite année avant de les poser "pour longtemps". Comme il faut bien quelques mois de plus pour vider tous les cartons une fois dans un logement "pour longtemps", me voici au pied de presque 18 mois de "cartons".
Comment on vit, avec cette perspective ? Quel impact ça a sur le moral, l'énergie, de vivre ainsi, sans trop savoir de quoi demain sera fait ? Je me raisonne : on n'y est pas encore, pas la peine de se faire des nœuds au cerveau tant qu'on n'est pas "dedans". Mais il n'empêche que c'est dur de ne pas envisager tout cela.
C'est comme grimper une montagne : regarder ses pieds, et avancer, ne surtout pas regarder vers le sommet. Un pas après l'autre, même si c'en n'a pas l'air, on s'en rapproche, de ce foutu sommet. Garder le rythme, avancer.
Mon sommet, c'est mon chez moi, rangé avec mon désordre habituel, c'est ma famille, à l'aise dans ses projets. Mon sommet, il est loin devant, et moi, je marche, je garde le rythme.
J'ai horreur de marcher en montagne.